L’art gothique international s’est ensuite propagé très largement à travers l’Europe occidentale, d’où l’appellation datée d’« international », qui est introduite par l’historien de l’art français Louis Courajod à la fin du 19e siècle.
Durant cette période, les artistes et les œuvres portables telles que les manuscrits enluminés voyagent beaucoup à travers le continent, créant une esthétique commune au sein de la royauté et de la haute noblesse, et réduisant considérablement la variation de styles nationaux parmi les œuvres produites pour les élites de la cour. Les principales influences proviennent de la France du Nord, du duché de Bourgogne, de la cour impériale de Prague, et d’Italie.
Les mariages royaux tels que celui entre Richard II d’Angleterre et Anne de Bohême contribuent également à répandre le style. Le « gothique tardif », une évolution de l’art gothique, en particulier dans ses éléments décoratifs, peut encore être trouvé en Europe du Nord jusqu’au début du 16e siècle.
La tangente Bohême, ou bohème, du style se développe dans la cour de Charles IV, empereur romain germanique à Prague, qui, pour une brève période, devient une force de premier plan dans le développement de l’art européen. Charles descend de la dynastie des Luxembourg, a été instruit par le futur pape Clément VI et, dans sa jeunesse, a passé 7 ans à la cour française, ponctués de 2 séjours en Italie. Cet avantage, ainsi que ses relations familiales, lui donne d’étroits liens avec les divers tribunaux de la France, y compris celui de la papauté d’Avignon.
Le style bohème ne partage pas les figures allongées des autres tangentes de l’art gothique, mais cela est compensé par une richesse et une douceur dans les figures féminines, caractéristique très influente sur le futur de l’art.
L’oeuvre L’adoration des Mages de Gentile da Fabriano est décrite comme le travail culminant de la peinture gothique internationale. Son dévoilement à Florence en 1423 est presque immédiatement suivi par la peinture de la chapelle Brancacci par Masolino et Masaccio (1424-1426), qui commence à évoluer du gothique vers un autre style.
D’une manière semblable, le chef-d’œuvre des frères de Limbourg, Les Très Riches Heures du duc de Berry est suivi, quelques années plus tard, par Les Heures de Turin-Milan, une continuation d’un manuscrit commencé des décennies plus tôt par le Maître Parement pour le Duc de Berry.
Malgré un cadre gothique, le Duc sera le pionnier d’un style de peinture très différent. En dehors de Florence et des tribunaux de premier plan, le style gothique international règne encore, se développant progressivement dans des directions qui, encore une fois, divergent considérablement entre l’Italie et l’Europe au nord des Alpes.