Mouvement international qui se développe à l’aube du 20e siècle, en réaction à l’industrialisation grandissante et à la stagnation de l’art en général, l’art nouveau connaît une ascension rapide et se dissout avant la Première Guerre mondiale. Il se développe surtout dans le monde du design, et donnera naissance à l’art deco.
Après avoir macéré durant plusieurs siècles dans le classicisme et ses mouvements connexes, les artistes européens, dont François Loyer (historien d’art et d’architecture) et Claude-Nicolas Ledoux (architecte et urbaniste), posent les jalons de l’Art nouveau.
Devant l’obstination des artistes de leur temps à imiter les œuvres du passé, Ledoux et Loyer proposent un art qui créerait quelque chose de complètement nouveau, sans imiter des œuvres, des artistes, des styles existant précédemment.
Ernst Haeckel, philosophe et biologiste allemand, est l’un des premiers à s’être intégré à cette vision de l’art, en produisant des planches rassemblant de nombreux de coquillages, d’étoiles de mer et de petits crustacés. Ces croquis serviront d’inspiration à de grands artistes, tels Constant Roux et René Binet.
En Grande-Bretagne, l’apparition de l’Art nouveau est intimement reliée au mouvement Arts & Crafts, qui rassemble entre 1880 et 1910 des artistes et penseurs tels que John Ruskin et William Morris.
Leur théorie est que l’art doit intervenir dans chaque partie de la vie, pour la rendre plus facile et plus agréable.
La véritable naissance de l’Art nouveau se fait au début des années 1890, lorsque Victor Horta conçoit l’Hôtel Tassel, à Bruxelles.
Dans cet hôtel, les escaliers, les meubles, les tapis sont dessinés par Horta lui-même pour correspondre, de manière fluide et unique, à l’architecture du bâtiment. Rampes d’escalier et fresques sont parcourues de courbes sinueuses et de fioritures douces ; aucun détail décoratif n’échappe à Horta, qui fait de cet hôtel une œuvre d’art totale, terme qui deviendra très en vogue au 20e siècle.
Devant l’obstination des artistes de leur temps à imiter les œuvres du passé, Ledoux et Loyer proposent un art qui créerait quelque chose de complètement nouveau, sans imiter des œuvres, des artistes, des styles existant précédemment.
L’une des innovations qu’apporte l’Art nouveau est sa capacité à reconnaître le caractère unique de chaque œuvre et de chaque artiste.
Durant l’ère du classicisme, les artistes ne pouvaient atteindre la perfection qu’en imitant les œuvres de leurs prédécesseurs. Ainsi, le monopole de l’art était souvent accordé à ceux qui possédaient les plus grandes qualités de reproduction.
Cependant, l’Art nouveau accepte et promeut la différence entre les artistes : c’est ainsi qu’une même ville peut se partager entre plusieurs architectes, comme c’est le cas pour Bruxelles, qui accueille à la même époque Paul Hankar, Henry Van de Velde et Victor Horta.
Dans tous les domaines de l’art, les artistes, et surtout les jeunes, sont invités à innover, à inventer, à utiliser des formes que personne n’a vues précédemment. C’est ce qui donnera naissance à des objets décoratifs célèbres, tels la lampe Tiffany et les vases d’Émile Gallé.
Se consacrant principalement au mobilier, bien qu’il connaisse des percées dans tous les domaines artistiques, l’Art nouveau inspirera de nombreuses esthétiques, dont celle des surréalistes, ainsi que de nombreux designers de meubles, dont les célèbres Gustav Panton et Carlo MOLLINO.
Mir
ISKUSSTVA
1909
Gustav
KLIMT
1862 – 1918
Carl
LARSSON
1853 – 1919
Dorothy
LATHROP
1891 – 1980