Charles FILIGER, né en 1863 à Thann et décédé en 1928 à Brest, est un peintre symboliste français. Lors de son séjour dans la ville de Pont-Aven, en Bretagne, il s’associe à Paul Gauguin.
Fils d’un fabricant de papier peint à Mulhouse, FILIGER étudie d’abord les arts décoratifs avant de se spécialiser dans la peinture à l’Académie Colarossi à Paris.
Il expose au salon des Indépendants en 1889 et 1890.
Il arrive à Pont-Aven en 1888 et séjourne au Pouldu, la buvette de la plage, où Gauguin est également invité. Plusieurs autres artistes qui joignent cette « colonie » entre les années 1880 et 1900, dont Paul Sérusier, Charles Laval, Meijer de Haan, Armand Séguin, Henry Moret et Émile Jourdan.
À partir de 1890, FILIGER reçoit un paiement mensuel de 100 francs de la part du Comte mécène des artistes Antoine de La Rochefoucauld, qui sélectionne et garde les meilleures œuvres de FILIGER pour lui-même.
Ses autres œuvres sont exposées à Le Barc de Boutteville, Le Salon de la Rose-Croix et dans d’autres galeries parisiennes.
Après le départ de Gauguin en 1895, les autres artistes de la colonie de Pont-Aven se dispersent.
FILIGER déménage plusieurs fois dans la région. À la fin de son allocation mensuelle de La Rochefoucauld, il vit dans la pauvreté à Kersulé, un hameau près de Pouldu.
FILIGER sombre dans l’alcool et se drogue à l’éther.
Après un séjour à l’hôpital en 1905, il passe quatre ans dans une petite auberge à Gouarec. Brisant ses liens avec ses amis et sa famille, il vit à Arzano à partir de 1911.
En 1914, sa sœur paye ses notes dans un hôtel de Trégunc. Lorsque les propriétaires déménagent à Plougastel l’année suivante, il s’installe avec eux pour le reste de sa vie.
Il meurt de son alcoolisme en janvier 1928 après avoir été hospitalisé à Brest.
André Breton, grand acheteur des tableaux de FILIGER, le considère comme un surréaliste, un peu à l’écart des autres artistes de l’école de Pont-Aven.
Émile Bernard, lui, voit en FILIGER un disciple de Gauguin, dont l’art est caractérisé par un mélange de formes byzantines et d’art breton populaire.
À Pont-Aven, FILIGER demeure une figure mythique de réclusion. L’endroit a en effet fourni un terrain fertile pour son imaginaire.
L’approche géométrique de FILIGER et ses visages sans expression, ayant pour sujet par exemple la Vierge et l’Enfant (1892), montrent son intérêt pour la peinture et la tradition italienne ancienne.
Ses paysages, par exemple Breton Shore, reflètent la qualité abstraite de Gauguin et la simplicité quasi minimaliste de Jan VERKADE, artiste que FILIGER a également rencontré à Le Pouldu.
Ce dernier a d’ailleurs qualifié le travail de FILIGER en ces termes : « Il a produit très peu, mais j’ai vu quelques très belles gouaches. Ce sont des peintures essentiellement religieuses qui rappellent les œuvres byzantines et les œuvres primitives italiennes. Elles sont tout à fait personnelles et très modernes ».