Francis-Marie Martinez de Picabia (1879-1953), peintre, graphiste et écrivain dadaïste et surréaliste. Entraîné par une âme si versatile, il refuse de s’associer à une seule tendance artistique. Son aquarelle intitulée Caoutchouc (1909) est estimée comme étant l’oeuvre initiatrice de l’art abstrait.
Francis Picabia naît à Paris en 1879 et décède en 1953. Il est le fils d’un espagnol né à Cuba, Francisco Picabia et d’une Française.
Si son enfance est confortable, elle sera néanmoins difficile. Suite au décès de sa mère alors qu’il n’avait que sept ans, Francis Picabia grandira entouré d’hommes : son père, son oncle et son grand-père.
Il trompera l’ennui avec la peinture et le dessin. Très indépendant, son art continuera de s’affirmer en parallèle et il entamera son apprentissage en 1895 à l’école des Arts décoratifs. Il exposera ensuite son premier tableau lors d’une exposition en 1899.
Trois ans plus tard, sa peinture devient impressionniste et l’on y ressent les influences de Pissaro et Sisley.
Il expose dans plusieurs salons et le succès ne tarde pas à venir. Il décroche en outre un contrat avec la galerie Haussmann et il peint une multitude de tableaux dont les paysages ne sont pas reproduits de manière fidèle, mais plutôt basés sur le ressenti, l’émotionnel, que le décor inspire à l’artiste.
Son art pend une tournure résolument moderne en 1909, l’année où il épouse Gabrielle Buffet, musicienne avant-gardiste, qui inspirera Picabia tout au long de son existence. Ses dessins se veulent désormais abstraits et sa réputation s’effondre ; les galeries ne veulent plus l’exposer.
Durant les cinq années qui suivent, Picabia explore tous les nouveaux mouvements, tels que le fauvisme, le cubisme, l’orphisme et le futurisme. Le succès revient peu à peu. Il expose ses œuvres fauves et cubistes.
En 1911, Francis Picabia se lie d’amitié avec Marcel Duchamp. C’est une amitié forte qui durera toute leur vie.
En 1912, il devient orphiste et créée le groupe Section d’or. Il s’associe aussi partiellement à la poésie.
C’est lorsqu’il se rend, en 1913, à New York et qu’il présente quatre tableaux à lors d’une exposition, le Armory Show, qu’il devient mondialement célèbre. Il lance également un magazine avec Man Ray et Marcel Duchamp, 391.
Ce voyage à New York marquera fortement Picabia qui qualifie la ville de futuriste et il y consacrera de nombreux tableaux comme New York et la Danseuse étoile sur un transatlantique.
Il se lancera parallèlement dans des œuvres dites mécanistes, basées sur les objets de la manufacture.
Lorsqu’il revient en France, Picabia entretient des relations avec des artistes tels que Tzara et se rallie au dadaïsme, de 1918 jusqu’en 1921. Ce n’est pas pour autant qu’il délaisse ses autres passions comme l’écriture et le cinéma.
En 1924, il écrit un scénario délirant appelé Entracte, destiné à être diffusé lors d’un entracte pendant le ballet Relâche. Il continuera d’ailleurs de collaborer avec des ballets suédois.
Après 1945, Picabia se replonge dans l’abstraction et son travail devient minimaliste.
Trop passionné de voitures et de jeux d’argent, il se ruine avec l’achat de 150 automobiles. C’est ce qui le pousse à se reconvertir au dessin.
Francis Picabia est atteint dès 1951 d’une artériosclérose paralysante qui l’empêche de peindre.
Il s’éteint en 1953 dans la maison de son enfance.