La Chapelle Sixtine est la chapelle la plus connue du Palais apostolique, la résidence officielle du pape au Vatican. Elle est célèbre pour son architecture et sa décoration : elle a été remplie de fresques d’artistes de la Renaissance dont Michel-Ange, Le Pérugin, Sandro Botticelli, Pinturicchio et d’autres. Sous le patronage du pape Jules II, Michel-Ange peint 1.100 m² du plafond de la chapelle entre 1508 et 1512. Le plafond, et surtout Le Jugement Dernier, est largement considéré comme l’apogée de la carrière de Michel-Ange dans la peinture.
Pendant cette période, une équipe de peintres qui comprend Sandro Botticelli, Pietro Perugino et Ghirlandaio Domenico, créent une série de panneaux ornés de fresques représentant la vie de Moïse et la vie du Christ.
Depuis l’époque de Sixte IV, la chapelle a servi de lieu d’activités religieuses et fonctionnaires du pape. Aujourd’hui, c’est le site du conclave papal, le processus par lequel un nouveau pape est sélectionné.
Michelangelo Buonarroti reçoit une commande du pape Jules II en 1508 pour repeindre la voûte de la chapelle. Elle arborait à l’origine des étoiles d’or sur un ciel bleu. L’œuvre en est une de longue haleine, dont le travail s’échelonne entre 1508 et le 1512. Michel-Ange peint le Jugement dernier sur l’autel, entre 1535 et 1541, à la commission du pape Paul III Farnèse.
Michel-Ange est intimidé par l’ampleur de la commission et fait savoir dès les débuts de la démarche de Jules II qu’il préférerait décliner. Il estime qu’il est davantage un sculpteur qu’un peintre et se méfie qu’un projet d’une telle d’envergure lui soit offert par des ennemis comme un coup monté pour détruire sa carrière. Pour Michel-Ange, le projet est une distraction de la sculpture majeure en marbre qui l’a préoccupé pendant les quelques années précédentes.
Pour être en mesure d’atteindre le plafond, Michel-Ange a besoin d’un soutien : la première idée lui vient de l’architecte favori de Julius, Donato Bramante, qui veut construire un échafaudage pour qu’il puisse être suspendu en l’air avec des cordes. Cependant, Bramante ne réussit pas à terminer la tâche et la structure construite est déficiente. Il perfore même la voûte afin de réduire les cordes pour obtenir l’échafaud ! Michel-Ange rit lorsqu’il voit la structure et estime qu’elle laisserait des trous dans le plafond une fois le travail terminé. Il demande à Bramante ce qui va se produire lorsque le peintre atteindra les perforations, mais l’architecte n’a pas de réponse.
L’affaire est portée devant le pape, qui ordonne Michel-Ange de construire un échafaudage. Il crée une plate-forme plane en bois sur des consoles fixées directement dans la paroi, en haut dans la partie supérieure de la fenêtre. Il se couche sur cet échafaudage pendant qu’il peint.
Le Jugement dernier est peint par Michel-Ange entre 1535-1541. L’œuvre d’envergure énorme couvre tout le mur derrière l’autel de la chapelle Sixtine. Le Jugement Dernier est une représentation de la seconde venue du Christ et de l’Apocalypse. Le mur sur lequel Le Jugement dernier est peint s’escarpe à mesure qu’il monte et sa forme cherche à inculquer la piété et le respect de la puissance de Dieu. Contrairement aux autres fresques de la chapelle, les personnages sont très musclés et semblent par moments torturés. Même la Vierge Marie au centre se recroqueville devant Dieu.
Le Jugement dernier fait l’objet d’un âpre conflit entre le cardinal Carafa et Michel-Ange, parce qu’il dépeint des figures nues. L’artiste est accusé d’immoralité et d’obscénité. Une campagne de censure (connue sous le nom de « Feuille de vigne ») est organisée par Carafa et Mgr SERMINI (ambassadeur de Mantoue) pour retirer les fresques. L’affaire est amenée devant le pape, qui répond que sa juridiction ne s’étend pas jusqu’à l’Enfer, et que ce faisant, la fresque doit rester.
Les organes génitaux de la fresque seront plus tard couverts par l’artiste Daniele da Volterra, à qui l’histoire accorde le surnom péjoratif « Il Braghettone » (le peintre de culottes).